En Afrique, le golf grandit et il n’est pas prêt de s’arrêter. Le 1er parcours de golf en Afrique voit le jour en 1885, soit 03 ans avant le tout premier parcours de golf aux Etats-Unis (1888). Depuis lors, le golf n’a cessé son ascension sur le continent mère. On compte ainsi au Cameroun (4 parcours), au Gabon (4), en Cote d’Ivoire (4), au Nigéria (30), au Ghana (22), en Gambie (5), au Mali (1), au Bénin (1), en Guinée Equatoriale (3) et au Maroc (39).
Avec plus de 700 clubs, donc plus de la moitié en Afrique du Sud, le continent gagne le cœur des amateurs de golf. Parmi les nations les plus cotées, l’Afrique du Sud, le Maroc et l’île Maurice, qui proposent des parcours à couper le souffle.
Des parcours de golf, même dans des coins les plus reculés
En 1986, le premier green sénégalais faisait swinguer les touristes au Club Med du Cap Skirring, en Casamance, l’un des centres de vacances les plus populaires avant qu’éclate la rébellion. D’autres parcours ont ouvert entre-temps, notamment à Dakar, mais c’est finalement le neuf-trous de Saly, inauguré en 1996 sur la Petite Côte, qui est devenu le plus prisé des joueurs de passage et des nantis du Sénégal. Œuvre de l’architecte belge Vic Bernstein, il s’est étendu deux ans plus tard avec un second parcours, de neuf trous également. Cet écrin de verdure au cœur d’une région plutôt aride est loin d’être une exception en Afrique. Le green de Saly fait partie des quelque 600 clubs de golf répartis sur le continent. Toutes les capitales, ou presque, en possèdent au moins un. Certains pays se distinguent cependant en possédant plus d’un. Le site communautaire leadingcourses.com recense ainsi les clubs les plus populaires. L’Anahita Resort de l’île Maurice est le mieux noté, devant le Fancourt, dans la province du Cap-Occidental, en Afrique du Sud. La nation Arc-en-Ciel ne possède pas moins de 231 clubs de golf et plus de 456 parcours de golf, ce qui fait d’elle La Mecque africaine de la petite balle blanche.
Au Cameroun, dans l’Ouest, non loin de la cité des arts, la capitale du département du Noun, Foumban, le domaine de Petpenoun offre un magnifique parcours au milieu des boukarous qui s’arrache comme des petits pains et à quelques kilomètres du très pittoresque palais des rois Bamoun. Il est l’un des quatre parcours de golf que compte le pays des Lions indomptables. Les propriétaires du site ont fait du parcours de golf un de leur élément d’attrait.
C’est également cet argument qui a motivé Charlotte Candolfi Rutanga, a lancé un projet immobilier sur le parcours du Kigali Golf and Resorts géré par le français UGF. Le Kigali golf & resort étant le tout premier golf club signé en management par le géant français hors de son continent.
À la question de savoir si le golf peut développer l’Afrique ? Le oui est plus que évident.
L’Afrique du sud a offert au monde de véritables légendes, comme Gary Player, encore considéré comme l’un des meilleurs joueurs de tous les temps. Certains greens sud-africains offrent une expérience inégalable, comme le Leopard Creek, à une portée de drive du parc Kruger. Qui aurait imaginé pousser la balle entre les girafes et les crocodiles ? Financé par la deuxième fortune du pays, Johann Rupert, le parcours est principalement destiné aux 500 membres de ce club très select, à moins d’être invité et de débourser un greenfee (“droit de jouer”) de 1 950 rands (136 euros).
Le Maroc mise sur le golf pour doper son tourisme
Autre nation appréciée des joueurs, le Maroc, qui possède même un magazine spécialisé, notre confrère Golf du Maroc. Début juillet, le royaume arborait d’ailleurs un pavillon au dernier Alstom Open de France, près de Paris. Hatim El Gharbi, directeur de l’Office national marocain du tourisme à Paris, Mohamed Chaïbi et Mustapha Zine, tous deux vice-présidents délégués de l’Association du trophée Hassan-II de golf, n’ont pas manqué ce rendez-vous. L’objectif du royaume chérifien est de toujours vanter les greens du pays, et continuer à attirer les visiteurs qui se font toujours plus nombreux. Le golf n’est pas étranger aux plus de dix millions de visiteurs qui font du Maroc le pays le plus visités en Afrique depuis plusieurs années.
En octobre, le golf de Tazegzout, à quinze minutes du centre d’Agadir, devrait ainsi ouvrir ses portes. Bâti sur une falaise à 80 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans la nouvelle station balnéaire de Taghazout Bay, ce golf de dix-huit-trous a été dessiné par Kyle Phillips, célèbre designer de greens. Club-house, forêt d’arganiers, restaurant… Un hôtel, géré par le groupe Hyatt, viendra compléter en 2015 cet ambitieux complexe. Avis aux accros du swing.
Des Opens internationaux de plus en plus attrayant
L’une des preuves de la santé du golf Africain est le lancement de plus en plus des Open internationaux. Le Cameroun a lancé le sien en 2011, il est doté d’un prize money de 10 000 € pour le vainqueur. Il est l’Open de la zone Afrique francophone la plus attractive. On y trouve souvent des golfeurs pros français, belges ou hollandais venus du European Tour. L’Open de Côte d’Ivoire est également bien lotis avec un Prize money de plus de 5 millions de FCFA.
Le Gabon moins doté est le pays d’Afrique francophone à proposer le plus d’Open international…4 Opens s’il vous plaît. Le Kenyan a vu il y a peu plusieurs de ses compétitions rejoindre l’European Tour. Avant eux, l’Open d’Afrique du Sud et le trophée Hassan II faisaient déjà partie de l’European Tour.
Le golf africain ne fait pas que rouler sur les greens, elle monte également dans les préférences sportives des africains.
Olivier Ducourtoix