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Long Drive, le golf bodybuildé

Oubliez la finesse, le petit jeu, le respect du parcours, le club house. Quand on parle de « LONG DRIVE », il s’agit de cogner. Et fort dans la balle. Mais précis quand même.

Le long drive ça cogne en finesse

Le Long Drive à sa coupe du monde

Chaque année, a lieu en novembre le championnat du monde de « LONG DRIVE », à Mesquite dans le Nevada (Etats-Unis). Oui, le Championnat du monde de « Long Drive » existe bel et bien. Long drive ? Commençons déjà par donner aux néophytes la définition d’un drive qui est un coup joué avec un driver (club le plus puissant). Le plus généralement au départ d’un trou ou le compétiteur lâche généralement les « chevaux » pour parcourir le plus de distance.

Même s’il fait partie intégrante d’un tournoi (comme c’est souvent le cas au Cameroun), le long drive est devenu une discipline golfique à part entière qui consiste en un concours ou le seul objectif est d’aller le plus loin possible, et surtout, plus loin que son adversaire. Comme dans un tableau de tennis, en effet, les joueurs s’affrontent par partie de deux et passent des tours jusqu’à la grande finale entre les deux meilleurs. Au Cameroun, plusieurs  golfeurs affectionnent le « LONG DRIVE ». Ou plutôt excellent dans le « LONG DRIVE » sans même en faire une spécialité. Lors des compétitions, un départ (généralement un PAR 5) est retenu pour cet exercice. Et chaque golfeur sur ce trou, donne de la puissance et de la précision afin parfois de sauver sa partie ou de de bonifier sa carte de jeu déjà remplie par des croix ou des triplets bogeys.

Lors des compétitions comme le championnat du monde de « LONG DRIVE » le principe est le suivant : chaque joueur dont la longueur de manche du driver ne peut pas excéder 122 cm (la surface de la tête de club étant la plus lointaine étant retenue sachant qu’elle doit impérativement atterrir dans une zone limitée, parfois largement dévouée à la publicité. A Mesquite, la Mecque du long drive, il est clair que nous sommes loin de l’ambiance souvent feutrée des club-houses et des tournois de golf traditionnels ou le public est contrait au silence. Dans l’univers du long drive, chaque spectateur peut s’exprimer s’il en a envie, les enceintes crachent souvent de la musique pendant le jeu (« Orange crush ») de REM en l’un des tubes préférés) et il n’est pas question de faire preuve de retenue dans aucun domaine à l’image du message d’accueil du site Internet des longs drivers de France : « Bienvenue sur le site des gros malades chataîgneurs, des tueurs de balles, des canonniers fous furieux… » La messe est dite. Sur plusieurs tournois en Afrique, le concours de « LONG DRIVE » lors des tournois se déroule dans un silence de cimetière. La concentration est de rigueur. A chacun son style pourvu qu’on s’envole.

En 2010, pour la première fois dans l’histoire du championnat du monde, un Européen, le Britannique Joe Miller, a damé le pion aux Nord-Américains, les vrais spécialistes de ce sport apprécié de la télévision aux Etats-Unis au point qu’’ESPN, la chaîne sportive américaine, réserve, chaque année, une partie de son antenne, le jour de Noel, au championnat du monde qu’elle diffuse en différé. Comme nombre de ses confrères du long drive, Joe Miller est un très beau bébé d’1.95m et de 125 kilos. Des kilos de muscles pour la plupart en ce qui le concerne puisque Miller travaille dans une salle de gymnastique, même si le chèque de 150.000 dollars qu’il a encaissé à Mesquite doit lui permettre d’envisager sa vie professionnelle d’un jour nouveau. Mais il faut préciser que le « LONG DRIVE » n’est pas qu’une affaire de muscle. Au Cameroun certain golfeur comme Laminou Mohamadou, Brigitte MOLU (voir notre interview), Tony IKUME, François VAN BLADEL ont été loin d’être des masses musculaires des spécialistes du long drive.

 

François VAN B LABEL Brigitte MOLU, les « tueurs de balle » version Camerounaise.

 

Lors de la victoire de Joe Miller, sa meilleure balle a été de 378m. ce qui le laisse assez loin du record du monde, contesté par certains, de l’américain Mike Dobbyn, champion du monde en 2007, qui a expédié un jour une balle à…503m. A côté de Dobbyn, sorte de Hulk ou de King Kong qui mesure 2,07m et accuse 136kg sur la balance, Miller est un gringalet. Les distances réalisées lors des « LONG DRIVE » durant les tournois Camerounais risqueraient faire rire nos golfeurs Amerloques et Européens. Tenez quelques distances notées par GOLFICA lors de quelques tournois. Au GOLFICA Open des Rois Bamoun au domaine du Petpenoun en décembre 2012 on notait 240m pour le vainqueur chez les hommes (l’honorable Jean Marie Nga Koumnda) et 180m chez les dames (Docteur Brigitte MOLU), François VAN BLADEL avec 265m à l’Open TRACTAFRIC à Kribi en janvier 2013 ou Laminou MOHAMADOU avec 263m à l’Open ALLIANZ au KGCC en mars 2013 étaient vainqueurs chez les hommes.

Mais certains se demanderont quelle préparation ou alimentation avoir avant de faire « exploser » la balle au « LONG DRIVE ». A la télévision britannique, Miller avoua consommer quotidiennement l’équivalent de… 8000 calories. Au long drive, tout est question d’énergie, il est vrai. Mais de précision quand même. Lors du championnat du monde 2010, Joe Miller, Jamie Sadlowski, le canadien consacré en 2008 et 2009, et le Sud-Africain Ryan Louw ont tous les trois imprimé à leur balle une vitesse d’au moins 360km/h quand les professionnels du PGA Tour atteignent rarement des vitesses de 300km/h. La vitesse du swing de nos trois artificiers a oscillé, elle, entre 236 et 241 km/h. Il est admis qu’un amateur ne dépasse pas souvent les 160km/h.

A suivre…

Par Charlie Ondoua et Olivier Ducourtoix

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